À une réunion du Cercle des Jeunes agriculteurs, j’annonce que je dois quitter le Cercle vu que je me suis marié au cours de l’été. Un règlement de cet organisme décrète que lorsqu’on se marie, on doit terminer l’année et se retirer.
À cette occasion, un membre du Cercle me demande si je ne pouvais pas organiser un concours de labour. « Ça fait longtemps qu’il n’y en a pas eu, ajoute-t-il, et ça terminerait bien ton mandat à la présidence ». Je dis « oui » à cette demande même si les agronomes me disent qu’un tel événement demande beaucoup de travail. Cependant, j’accepte, car je sais bien que les agronomes, M. Marseau et M. Tremblay, me donneraient un bon coup de main. Alors, avec ces derniers, nous planifions ce concours.
La formule du concours est fort simple : une prairie au sol prometteur, une batterie de tracteurs accompagnés de charrues bien préparées à cette fin et d’audacieux laboureurs qui osent affronter le stress de la compétition. N’oublions pas les éléments essentiels à tout concours : des juges compétents, neutres, estimés de tous et au-dessus de tout soupçon.
C’est ainsi qu’en septembre 1956, frais diplômé de l’École d’agriculture, j’ai l’audace d’organiser un concours de labour à Sainte-Brigide.
Le soleil a à peine le temps de sécher la rosée sur les herbes du champ de M. Michel Goineau, situé sur la Route 104, direction Saint-Grégoire, que les officiels, les nombreux tracteurs des compagnies représentées par autant de vendeurs et des spectateurs se rassemblent. Chaque compétiteur a sa parcelle de terrain à labourer. Chaque concurrent est surveillé de près par les officiels. L’objectif du concours paraît simple, mais comme toute œuvre d’art, il est du domaine de la finesse et du doigté : tracer un sillon droit, de profondeur qui répond aux normes du labour. Cette activité est d’une très grande réussite, ayant un temps idéal et le tout se faisant dans une atmosphère joyeuse.
La compétition terminée, on se donne rendez-vous à l’Hôtel « Chez Mon Homme », pour un bon repas bien mérité et pour la remise des prix. « Tous auraient dû être gagnants », déclarent les juges. Comme le veut la coutume, il y a une table d’honneur où les organisateurs sont présents : Mme Tremblay, M. Marseau, Mme Pierrette Gagnon, M. Maurice Gagnon, (au micro), M. Jean-Paul Bonneau, Mme Floribert Trinque, M. Floribert Trinque, maire de Sainte-Brigide, Mme Léo Traversi. Quelques-uns prennent la parole.
À la fin de la cérémonie, je félicite les gagnants : Lionel Boulais, Hervé Jetté, André Goulet, Marcel Gagnon, Claude Martel et Guy Giroux, et je remercie tout ce beau monde qui nous a encouragés toute la journée et durant la soirée.
Maurice Gagnon.
La Société du patrimoine possède onze photos de cet événement, dont la photo des gagnants, pour les visionner, communiquer avec Luc au 293-2294