La plupart des institutrices, pour les appeler par ce qu’elles étaient au temps de nos arrière-grands-parents, n’avaient souvent que le diplôme du secondaire décroché dans un couvent dirigé par des religieuses. La mémoire des vieux a retenu que certaines d’entre elles n’avaient terminé que leurs études primaires. Cette absence de formation au métier d’enseignante ne les empêchait pas d’avoir de la « pogne ». Ici, la mémoire d’anciens élèves atteste de ce fait. Provenant pour la plupart de familles nombreuses, elles avaient appris ce qu’étaient la discipline, l’ordre et le respect de l’autorité.
Au temps des souvenirs que cet écrit sort de l’oubli, les écoles publiques étaient sous l’autorité du conseil de l’Instruction publique qui déléguait à un surintendant l’administration et la gestion de l’instruction. Le ministère de l’Éducation vit le jour en 1964 sous la responsabilité de Paul Gérin-Lajoie, au temps de la Révolution tranquille.
Les parents recevaient une fois par mois les performances de leurs enfants par un bulletin, dit scolaire, qu’ils devaient signer avant de le retourner à l’institutrice.
Le document ci-haut représente ce bulletin de première année, document qui a fait suer tant d’enfants aux faibles capacités intellectuelles, aux comportements identifiés de paresse et de négligence ou aux spontanéités trop accentuées et sonores.
Le bulletin évaluait l’assiduité et la ponctualité, la conduite, le bon langage, la tenue des cahiers, les leçons, chaque item étant évalué sur 20, et le tout sur une valeur de 100.
Quant aux matières scolaires, l’élève recevait une note sur instruction religieuse (20), langue française (30), mathématiques (20), langue anglaise (10), matières diverses (20), pour un total de 100. La note de passage pour réussir son année et pour accéder au grade supérieur était de 60%.
Élèves de l’école no 3 du 9e Rang. 1er rang: Alice Giroux, Maurice Lemaire, Yvonne Giroux; 2e rang: Alice Chaudenais, Lucien Drogue, inconnu, Flore-Alice Drogue, Sabine Simard, l’institutrice était Berthe Southière
Luc Lewis. Sources : Collection Luc Lewis. Photo : Collection de Mme Fortin-Rainville. Archives de la Société du patrimoine de Sainte-Brigide. Mars 2019.