Nous avons vu dans la dernière Flûte les devoirs des seigneurs. S’il avait des obligations il avait aussi des droits : le droit de justice, dans l’acte de concession il était spécifié le niveau de justice concédé au seigneur : La basse justice avait une juridiction sur les affaires civiles et personnelles jusqu’à 60 sols et les délits pouvaient être condamnés à une amende allant jusqu’à 10 sols. La moyenne justice limitait la juridiction aux actions civiles, réelles et personnelles et des délits pouvant être punis d’amendes jusqu’au maximum de 60 sols. La haute justice donnait complète juridiction en matière civile de même qu’au criminel exception faite des crimes de lèse-majesté divine et humaine, fausse monnaie, port d’armes, assassinats, et assemblées illicites; le seigneur dans ces cas avait droit de condamner à l’amende, à l’emprisonnement, au supplice du carcan, au bannissement, à être marqué au fer rouge et à la peine capitale.
Il avait aussi droit aux honneurs dans les églises et au civil. Dans les églises, le seigneur a droit à un banc spécial à l’endroit jugé le plus honorable dans l’église; c’est-à-dire à droite de l’allée centrale (à gauche, c’était le banc du capitaine de milice) à une distance de quatre pieds de la table de communion sur une profondeur n’excédant pas la profondeur de deux bancs ordinaires. Dans toutes les processions religieuses et cérémonies telles la Chandeleur, les Cendres, les Rameaux, etc. il a préséance sur tous les participants et vient immédiatement après le curé. Il a droit à l’aspersion de l’eau bénite, à l’offrande du pain bénit et à la communion avant tous les autres paroissiens. À son décès, il a droit d’être inhumé au sous-sol de l’église à l’endroit de son choix (c’était habituellement sous le banc seigneurial ou sous le maître-hôtel). Une plaque de marbre était scellée dans le mur de l’église rappelant le nom et les titres du seigneur défunt. Au civil, il était le seul dans la seigneurie à avoir droit de posséder un pigeonnier et de faire pousser du Gui.
Claude Neveu.
REMERCIEMENTS à Mme Adrienne Daigneault pour avoir collaboré à la collecte des documents du Comité de la Fête nationale et à M. Yves Delorme pour avoir donné des renseignements concernant l’historique de la Fête nationale de Ste-Brigide.
RAPPEL : la Société est toujours désireuse de recevoir des documents et des photographies ayant une valeur patrimoniale. N’hésitez pas à communiquer avec M. Claude Neveu, 450 293-6292.
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