Léonard Boulais a débuté avec un troupeau laitier aux aptitudes laitières bien médiocres. En 1952, année où il commençait à faire du contrôle laitier postal, la production individuelle de ses vaches variait entre 5 et 6000 livres de lait par an.
Le changement de ces vaches à thé pour de meilleures était au programme mais la question financière se posait toujours. C’est ainsi qu’il a débuté dans le pur-sang avec des génisses et un taureau qui pourraient améliorer le bétail croisé en attendant. Deux vaches « faites » furent achetées plus tard mais M. Boulais préfère les génisses parce que, dit-il, «les vraies bonnes vaches sont difficiles à rejoindre; celles-là, les éleveurs les gardent pour eux-mêmes ».
Aujourd’hui, on compte dans son troupeau 7 vaches enregistrées sur un total de 18 à 20, ainsi que 5 taures d’un an. En consultant les rapports du contrôle laitier provincial, on note des productions de 8500, 8700, 9170, 9700 et 12500. C’est déjà une grosse amélioration et M. Boulais est tout encouragé à continuer, même si, dit-il, « ça prend bien des années à monter un bon troupeau ». Une partie du troupeau est en lactation au cours des mois d’hiver, le lait est expédié à la coopérative de Granby.
Le jeune Boulais est un assez gros éleveur de porcs et un bon éleveur. Le succès dans cet élevage, plus précisément le succès continu, sans revers, est affaire d’attention constante. Chez lui, ce succès équivaut à des revenus au moins aussi élevés que ceux venant de la vacherie. Cet élevage convenait à un débutant parce qu’il peut se pratiquer dans des locaux peu dispendieux. Sa porcherie est faite de vieilles bâtisses simplement déplacées et solidifiées, elle n’a rien de moderne sauf la ventilation électrique mais elle loge tout de même ses 14 truies d’élevage avec verrat, ainsi que leur produit.
Chaque truie donne ses deux portées dans l’espace d’environ 10 mois, chaque porcelet reçoit une injection de fer en traitement contre l’anémie et tous les porcelets sont gardés jusqu’à ce qu’ils aient atteint le poids du marché.
Colombe Martel, juin 2021
Source : collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2442080/Le Bulletin des Agriculteurs/Juin 1959