Il fut un temps où l’Église était omniprésente dans la vie culturelle des Québecois. On parlait de l’Église triomphante : les églises étaient combles de fidèles les dimanches et les jours de fête religieuse. C’est l’époque où on érigeait des croix de chemin le long des routes du Québec et la ferveur populaire aimait bien les fêtes à caractère religieux. Il n’y avait aucune cérémonie civile sans que le curé fût au côté du député ou du maire : si on coupait le traditionnel ruban d’inauguration avec un ciseau tout neuf, le curé aspergeait les lieux de son goupillon d’argent.
L’érection d’une croix le long d’un rang méritait que l’on souligne l’événement. C’est pourquoi il ne faut pas se surprendre qu’on procédât à la bénédiction d’une nouvelle croix. C’est ainsi que, par une belle matinée de l’été 1959, homme, femmes et enfants, tous endimanchés, se retrouvèrent au pied de la croix du rang de la Rivière est pour assister à la bénédiction de la croix.
La photographie ci-après illustre la bénédiction de la croix, érigée, à l’époque, sur la terre de Louis Daigneault. Vous avez tous reconnu le curé en soutane noire et surplis blanc debout au pied de la croix. Il s’agit du curé Oza Ménard, qui a présidé aux destinées de la paroisse de 1955 à 1963.
Deux hommes, en avant, un peu à l’écart de la foule, attirent l’attention. Il s’agit de Émile Bonvouloir et de Arthur Brisson (le plus grand des deux). Tous les deux ont été maires de la municipalité.
Luc Lewis.
Ces photographies ont été prêtées à la Société du patrimoine de Sainte-Brigide par Mme Armande Daigneault. Nous la remercions.