49- LES MINUTES DU PATRIMOINE. Brève biographie de Pierre Ménard.
Le lecteur a pu constater, à la lecture des dernières Minutes du patrimoine, qu’il y avait à Sainte-Brigide deux « patelins », Honoréville, qui doit son nom à Honoré Neveu, et Ménardville, ainsi nommé en l’honneur de Pierre Ménard. Le premier endroit comprend le rang des Écossais, le rang Shaffers, le rang Viens (le chemin de la Pipeline) et l’extrémité des deux routes de la rivière Sud-Est. Le second comprend la partie du 9e Rang et du rang des Irlandais allant du chemin de fer à la montée de Versailles. Les deux dernières Minutes du patrimoine ont donné la biographie d’Honoré Neveu. Il est donc opportun de présenter cet autre personnage qui a joué un rôle important dans la municipalité de Sainte-Brigide.
On sait peu de choses de la vie de Pierre Ménard, avant qu’il soit nommé maire de Sainte-Brigide, à l’exception de deux faits. Primo, il épouse Joséphine Trudeau. Secundo, le 5 mars 1915, il écrit au curé de la paroisse et demande « de bien vouloir retrancher nos noms (le sien et celui de son épouse) du registre de votre Église ». Il ajoute : « Désormais nous faisons partie de l’église protestante ». La demande est adressée à l’abbé L. A. Dutilly. Jos-A. Ménard et Moïse Ménard signent à titre de témoins. Ci-contre copie de cette lettre.
Les archives nous apprennent qu’il acquiert une terre à Sainte-Brigide qu’il vend le 18 décembre 1914 à Arthur Rainville. « Une terre située en la 9e concession, dans la dite paroisse de Ste-Brigide de la contenance superficielle d’environ cent quarante arpents (…) connue et assignée comme étant le lot 116 (…) avec maison, granges et autres bâtisses dessus construites. » L’acte de vente est signé devant le notaire P. Dussault. Le coût de la propriété est de 9000$. Il ne quitte pas cette ferme sans laisser inscrit son nom dans une pierre située derrière la demeure. Pierre précieusement conservée par Germain Rainville et Jacqueline Fortin, les actuels propriétaires de la maison.
Évidemment, c’est à titre de maire qu’il se fait un nom dans la municipalité. Pour se faire élire à cette fonction, il lui faut mener une lutte qu’on dit féroce à Honoré Neveu. À titre de 11e maire, il préside les destinées de Sainte-Brigide de février 1889 à janvier 1890, puis de mai 1990 à janvier 1991.
« Proposé par Frs-X. Meunier secondé par James Reid que Mr Pierre Ménard soit nommé Maire du Conseil municipal de la paroisse de Ste-Brigide.
Proposé en amendement par Timothé Martel secondé par Honoré Neveu, que Eusèbe Goineau soit nommé maire du Conseil municipal de la paroisse de Ste-Brigide.
Le vote étant pris sur l’amendement ont voté pour le voteur ? et le secondeur et Pierre Ménard contre Nazaire Boyer, James Reid et Frs-X Meunier, les voix étant partagées également le président vote contre l’amendement qui est perdu, et la motion principale se trouve adoptée. »
Cet extrait du procès-verbal du conseil en date 4 février 1889 montre comment la lutte était chaude entre Pierre Ménard et Honoré Neveu.
Luc Lewis. Photo et extraits textuels du Fonds de la Société du patrimoine. Octobre 2014