Le lecteur apprend, dans les Minutes du patrimoine du mois dernier, l’année de la fondation de la Société coopérative agricole de Sainte-Brigide, et il connait les noms des principaux artisans de cet établissement. Par contre, cette usine n’existe plus. Alors se pose la question de la fin de cette coopérative dont des souvenirs logent encore dans l’esprit de plusieurs Brigidiens.
Le 18 janvier 1956, les membres de la Société sont convoqués à une assemblée générale spéciale. La salle paroissiale est comble à craquer puisque pas moins de soixante-dix-huit personnes s’entassent dans la petite salle publique. Le ministère de l’Agriculture est représenté par Édouard Deschesnes, Paul Bertrand et Maurice Plamondon. Sont également présents les agronomes du comté, Marseau et Tremblay.
Le président de la Société est Joseph-Émile Bouvouloir.
L’atmosphère est lourde, car tous savent que l’ordre du jour affiche un item concernant l’avenir de la Société.
Sur présentation de Joseph-Émile Bonvouloir, Maurice Plamondon est invité à exposer la situation financière de la Société. Le bilan n’est pas positif.
Une résolution de principe est ensuite prise : « Il a été proposé par Philippe Deslauriers, appuyé par Lucien-C. Robert et résolu que si une perte est faite dans la vente de la Société coopérative, cette perte sera prise sur le premier cent dollars de cap. ord. (sic). »
S’enchaînent deux propositions :
- « Il a été proposé par Orient Loiselle appuyé par René Gingras que la Société coopérative ne se vende pas. »
- « Il a été proposé par Henri Charbonneau appuyé par Rodolphe Charbonneau que la Coopérative soit vendue. »
Le vote est fait au scrutin secret ; le sort de la Société coopérative agricole de Sainte-Brigide tombe : pour la vente 46 ; contre la vente 26.
Henri Ponton appuyé par Armand Martel propose que le conseil de direction soit « autorisé de négocier la vente le plus haut prix possible, mais pour une somme pas moindre que 40,000 $ ».
Suit le détail de la vente 1- :
- Les terrains tels acquis de la vente par Thomas Dupuis à la Société coopérative agricole de Sainte-Brigide.
- Toutes les bâtisses dessus construites.
- Toutes les machineries, outillages et accessoires à la mise en conserve, récipients, etc. dans l’état actuel, le Good Wild et achalandage.
Les « choses » ne trainent pas puisque, le 24 janvier 1956, la Société coopérative agricole de la Vallée de la Yamaska se fait acquéreur de la Société coopérative agricole de Sainte-Brigide, des immeubles, meubles, outillages, etc. au prix de 41,200 $.
Le contrat de vente est signé devant le notaire Rosaire Dussault de Saint-Césaire.
Elle a vécu dix-neuf ans, cette conserverie, elle a favorisé l’essor de l’agriculture dans la municipalité et elle a donné des emplois à plus d’un résident.
Luc Lewis. Sources. Procès-verbaux de la Société coopérative agricole de Sainte-Brigide. Archives de la municipalité de Sainte-Brigide. Septembre 2017.
Erratum. Dans les Minutes du mois dernier, il aurait dû y avoir la photographie de Joseph-Arthur Brisson non celle de Joseph-André Brisson. Merci à Marcel Benjamin d’avoir signalé l’erreur.