Le 18 avril 1940, date de l’obtention du droit de vote et d’éligibilité par les Québécoises.La lutte des femmes pour obtenir la pleine égalité juridique et sociale avec l’homme n’est pas pour autant terminée si on se fie à la position des membres du conseil municipal que reflète la résolution suivante, en date du 1er mars 1943 : « Considérant la demande faite par la Fédération des Ligues du Sacré-Cœur, il a été proposé que les deux résolutions qui suivent soient appuyées par le conseil.
Attendu que la famille est à la base de notre structure sociale,
attendu que 50 évêques du Canada, dans une lettre collective, en mai dernier, ont exprimé leur poignante inquiétude au sujet des mesures destinées à attirer les femmes et les mères surtout hors des foyers, et pour les appliquer au travail de l’usine ou d’autres occupations peu séantes à leur sexe, sur proposition du conseiller Adonias Fontaine secondé (sic) par le conseiller Adrien Casgrain et accepté à l’unanimité, il est résolu par le conseil de la municipalité de Ste-Brigide de demander une législation qui impose :
1e la prohibition du travail de nuit aux femmes et aux jeunes filles;
2e l’interdiction du travail à l’usine pour les femmes mariées ayant des enfants de moins de seize ans;
3e la journée de travail de huit heures et la semaine de quarante-huit heures.
Et que copie dûment signée de cette résolution soit envoyée au Premier ministre du Canada, au Premier ministre de la province, au ministère du Travail, à au moins trois journaux et que l’on donne toute la publicité souhaitable à cette résolution.
Attendu que le Parti communiste au Canada exerce actuellement de fortes pressions auprès des autorités fédérales pour faire lever pendant la présente session l’interdiction contre le Parti communiste, sur proposition du conseiller Paul Boulais secondé (sic)par le conseiller Joseph Lemaire, il est unanimement résolu par le conseil de la municipalité de Ste-Brigide de demander respectueusement au ministère de la Justice :
1e de maintenir l’interdit qui frappe le Parti communiste;
2e de prendre des mesures efficaces pour empêcher toutes les propagandes communistes au Canada.
Et d’envoyer copie de la présente résolution au Premier ministre du Canada, au Premier ministre de la province et au ministère de la Justice et au moins à troisjournaux. »
J.-A. Brisson était maire et Gilbert Bonneau, secrétaire-trésorier.
La morale de ce texte : les conseillers municipaux s’inquiètent du mouvement de libération des femmes et des activités de propagande du Parti communisme au Canada.
Luc Lewis. Sources : procès-verbaux de la municipalité de Sainte-Brigide. Octobre 2015.