Le pâturage est tournant, il est en dehors de la rotation régulière, il est cultivé comme tel. Il est fait de 5 champs mesurant 21.3 arpents, avec en plus un autre champ pour le jeune bétail et un second pour les truies. Un de ces champs sera labouré tous les ans mais le système n’est pas encore complètement établi parce que, après avoir rénové comme essai un morceau de deux arpents en suivant toutes les recommandations, M. Boulais a trouvé que l’amélioration était si grande qu’il en a rénové trois autres parcelles dès l’année suivante.
Chaque champ est ainsi traité : chaux avant de labourer; fumier et engrais chimique (500 de 2-16-6) avant de semer; avoine Beaver qui est récoltée par les animaux, 6 livres de brome, 4 de mil Climax, 2 de trèfle rouge Lasalle, 2 de ladino certifié et 3 de luzerne Verdal. Quand l’organisation sera en marche, les pâturages seront fertilisés à l’engrais chimique tous les deux ans.
Selon M. Boulais, la chose la plus importante de toutes pour l’abondance de l’herbe et la durée des pâturages, c’est leur régie; en donner peu à la fois, surveiller le comportement des animaux et se servir de sa tête; c’est ainsi que chaque fois que ses vaches ont accès à une nouvelle parcelle, il ne les y laisse jamais plus d’une heure ou deux à la fois. En résumé, Léonard Boulais a compris que les pâturages sont les champs les plus importants de la ferme et que, pour les faire produire, il faut leur donner beaucoup d’attention. Autre illustration : tous les printemps, il épand 1 livre de ladino à l’arpent sur tout le pâturage. C’est chose peu dispendieuse et faite rapidement à l’aide d’un semoir Cyclone.
Sainte-Brigide, c’est tout près de Saint-Césaire. On est producteur de tabac à cigare dans cette région et Léonard Boulais en a toujours cultivé, comme bien d’autres : 4 à 5 arpents par année. Il a fait l’essai de la culture du tabac Burley l’an dernier mais il n’en est pas enchanté parce que ce type de tabac, étant de plus grande taille, l’arrangement du séchoir ne lui convient plus.
Pour de bonnes récoltes, il faut un sol bien nourri semble dire le jeune Boulais. On en a un autre exemple dans le champ de tabac où, en plus d’une bonne couche de fumier, chaque arpent reçoit son 1000 livres de 5-8-10 T tous les ans.
Colombe Martel, mai 2021
Source : collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2442080/Le Bulletin des Agriculteurs/Juin 1959