Le 31 mars 1942, les commissaires font une demande au département de l’Instruction publique « par l’entremise de Mr (sic) Émile Bonvouloir, député au provincial, et l’inspecteur Arsène Brillon pour qu’un octroi soit accordé pour les dépenses pour l’érection d’une nouvelle école dans l’arrondissement no 7 ».
Entre-temps, il semble que les élèves de l’arrondissement no 7 soient allés à l’école du village le temps où il n’y a pas d’école dans cet arrondissement, puisque, le 12 octobre 1942, les commissaires votent un « bonus de 15 dollars à chacune des maitresses du village pour avoir fait la classe aux élèves de l’école no 7 ».
Il est difficile d’expliquer ce qui se passe dans l’arrondissement no 7 à la lumière des événements qui suivent. En effet, le 25 août 1946, la commission scolaire envisage, s’il y a entente avec les gens de l’arrondissement no 7, d’envoyer les enfants de cet arrondissement à Farnham; le président, René Bonvouloir, et le secrétaire-trésorier sont autorisés à contacter la commission scolaire de Farnham à cette fin. Elle semble assurée du succès de cette démarche à tel point qu’elle met en location la « maison d’école » no 7 à un certain M. Caya au prix de dix piastres par mois; néanmoins, la commission se réserve le droit de reprendre la maison à un mois d’avis si elle en a besoin pour en faire une école.
Il faut présumer qu’il y a entente avec la commission scolaire de Farnham puisque « Raymond Chevalier est engagé à transporter les élèves de l’arrondissement no 7 aux écoles de Farnham, collège et couvent, et retour à la maison l’après-midi aux prix d’aller et retour de 1.20 piastre par jour de classe », peut-on lire dans le procès-verbal de l’assemblée des commissaires du 6 août.
On a de bonnes raisons de croire qu’il s’agit du Collège Saint-Romuald, un pensionnat tenu par les Frères de l’Instruction chrétienne, et le couvent des Sœurs de la Présentation de Marie dont le bâtiment a laissé la place au CLSC, dans la rue Saint-Paul. Et la commission scolaire de Sainte-Brigide débourse à la commission scolaire de la ville de Farnham cinq piastres par mois par enfant pour les enfants qui vont aux écoles de Farnham, telle est la résolution des commissaires adoptée à leur assemblée du 7 octobre 1948. Le 11 juillet 1949, la commission scolaire fait parvenir à Marcel Caya « un avis de quitter la maison école no 7 sur avis de trente jours ». L’école no 7 ouvre ses portes en septembre, et c’est Rita Bonvouloir qui en est l’institutrice. Voilà la petite histoire de l’école dite de la Savane.
Luc Lewis. Sources : Les procès-verbaux de la commission scolaire de Sainte-Brigide (Société d’histoire de la Haute-Yamaska) et la Défense nationale. Ottawa. Photographie : Fonds de la Société du patrimoine de Sainte-Brigide.