Le 11 juillet 1940, le procès-verbal de l’assemblée de la commission scolaire de Sainte-Brigide se souvient « que cette commission scolaire prie humblement le ministre de la Défense nationale de ne pas agrandir le camp militaire dans la paroisse de Sainte-Brigide considérant que cela serait une nuisance au point de vue économique et moral pour notre paroisse ».
Qui est surpris que la Défense nationale n’ait pas pris en considération la « prière » des commissaires d’école de Sainte-Brigide? Bons perdants, les commissaires autorisent Oscar Boulais, président de la commission scolaire, et Gilbert Bonneau, secrétaire-trésorier, à signer au nom de la commission scolaire une option avec la Défense nationale pour la vente de l’école no 7 du second rang Double au prix de $1,500. Il s’agit évidemment de l’école située dans le terrain du camp militaire de Farnham. Le 17 avril 1941, Oscar Boulais et Gilbert Bonneau sont autorisés à signer le contrat de vente de cette école à la Défense nationale au prix de $1,500. Le 1er juillet 1941, la commission scolaire demande au surintendant de l’Instruction publique la permission de finaliser la vente de l’école no 7 à la Défense nationale. La permission semble accordée puisque l’école est vendue.
À leur assemblée du 1er septembre, les commissaires décident de prendre en considération la requête des contribuables de l’arrondissement no 7 qui demandent la construction d’une école dans leur territoire. Les considérations des commissaires les induisent à « faire une soumission de $300.00 pour une maison de 24’ 6’’ X 20’ 4’’ située sur le no 407 du cadastre devant servir d’école pour le second rang Double, étant donné que celle qui existe actuellement est vendue à la Défense nationale ». Le 12 octobre, la maison en question est achetée, et Oscar Boulais est autorisé à « trouver un entrepreneur pour déménager ladite maison à son lieu de destination ». Selon le Livre de renvoi officiel de la paroisse de Sainte-Brigide le lot 407 appartient à Flabien Carreau.
L’école serait déménagée sur le terrain de « M. Joseph Harbec au no 396 du cadastre à condition que le terrain soit donné gratuitement comme l’avait fait M. Hormidas Harbec ». Ce qui semble être le cas. Edéas Dubuc est l’entrepreneur engagé pour faire le transfert de la maison au prix de $275, tandis que le commissaire Rosario Martel est nommé « surveillant pour le mouvage (sic) de la maison ». Le 19 novembre, la commission scolaire fait construire une remise sur le terrain de l’école no 7 et une clôture l’année suivante. Le 8 février 1942, il est décidé d’engager une institutrice pour l’école no 7. À suivre.
Luc Lewis. Sources : Procès-verbaux de la commission scolaire de Sainte-Brigide et les archives de la Défense nationale du Canada. Ottawa. Photographie de Marc Drouin. Septembre 2020.