Nos grands-parents mettaient leurs ordures ménagères, alias « vidanges », dans un baril au fond de la cour. Une fois le baril rempli, ils le transféraient dans leur tombereau et allaient le vider à l’orée de la forêt au fond de leur ferme. Il est permis de croire que le tas de déchets était le rendez-vous de toutes les vermines, grosses et petites, de dix milles à la ronde. C’était à cet endroit et par ces « individus » que se faisaient le triage et le recyclage des ordures ménagères. Aujourd’hui, les contribuables les déposent dans des bacs différents selon la nature des choses qui ne sont plus utiles. Autre temps, autres mœurs, citerait le philosophe.
En 1956, alors que Joseph-Émile Bonvouloir était maire, le conseil municipal a décidé d’acheter un terrain pour en faire le dépotoir municipal. Ce terrain est situé sur la montée des Écossais, entre cette route et la Garnison de Farnham, à l’endroit où débouche le rang du Vide. Ce terrain n’aurait pas loin d’avoir 50,000 pieds carrés de superficie. Aujourd’hui, on le désigne sous le nom de site d’enfouissement même s’il fut fermé sous une ordonnance du gouvernement provincial.
Pendant plusieurs années, tout le monde pouvait aller y déposer ses déchets. On y avait creusé une fosse, et un bulldozer y poussait les ordures et les recouvrait de terre de temps à autre. Il n’est donc pas étonnant de voir sur ce terrain un monticule sur lequel on a construit une écurie. Le 6 juillet 1981, le conseil municipal a décidé de vendre ce terrain comme le prouve l’extrait suivant du procès-verbal : « Après avoir pris connaissance des offres obtenues pour la vente du terrain du dépotoir, 3 offres : M. Jacques Landry $16,000, Henri Deit $20,000, Napoléon Hamilton $28,000, il est proposé par Gilles Giroux secondé (sic) par Michel Lemaire et résolu d’accepter l’offre de M. Napoléon Hamilton de lui vendre ledit terrain pour la somme de $28,000. »
L’acte de vente fut signé par Jean-Paul Lasnier, maire, Claude Neveu, secrétaire-trésorier, devant le notaire Gilbert Denicourt avec la mention « Ne varietur », c’est-à-dire sans possibilité de changement.
Par la suite, le 14 mai 1992, Napoléon Hamilton a vendu le terrain à Mme Anne-Marie Tremblay. Le contrat fut fait devant le notaire Rémi Pageau. Mme Tremblay a donné le terrain à Benoît Gauthier, le 22 décembre 2016.
La collecte des ordures ménagères
Au temps de nos grands-parents, personne n’aurait cru qu’un jour, en campagne, on aurait alloué un contrat à un entrepreneur pour se soulager des ordures ménagères. Ce fut pourtant sous la pression de la nécessité d’hygiène qu’en 1966, lors d’une assemblée, le conseil municipal a décidé de faire faire la collecte des ordures ménagères du village par Boucher de Saint-Césaire au prix de $500 pour l’année en commençant le 12 février pour se terminer à la même date en février 1967 : « Pour ce prix, Monsieur Boucher devra ramasser les vidanges (sic) de toutes les maisons du village le samedi matin vers huit heures. »
Luc Lewis. Sources : procès-verbaux de la municipalité et Division d’enregistrement – IBERVILLE – No 113925 et no 239935. Août 2020.