Cinquième enfant du marchand général Honoré Neveu – qui a donné son nom à Honoréville – et d’Azilda Nadeau, Almer-Pierre Neveu, prêtre Monseigneur dont le nom est immortalisé à Mont-Laurier, est né le 8 février 1884 à Sainte-Brigide d’Iberville où il a fréquenté la petite école No. 8 du rang des Écossais. Il fait ses études classiques au Petit Séminaire de Saint-Hyacinthe, et sa théologie au Grand Séminaire de Québec.
Ordonné prêtre le 12 mai 1907, il célèbre sa première messe à Saint-Césaire le 14 mai 1907. Professeur au Séminaire de Saint-Hyacinthe, il est vicaire à West Shefford en 1910, et à Saint-Ours en 1912. Son état de santé fragile le convainc de s’établir en territoire où l’air frais abonde; c’est ainsi qu’en 1914, il est nommé vicaire et secrétaire à Mont-Laurier par Mgr Brunet, premier évêque de ce diocèse. L’année suivante, il devient curé de Kiamika où il exerce le ministère avec zèle pendant huit ans; dès son arrivée, il fonde la paroisse et construit l’église de Val-Barrette. Digne élève du nationalisme inculqué par le Grand Séminaire, il se préoccupe de la refrancisation du territoire.
Au service de la classe agricole, en octobre 1923, il rencontre à Québec le sous-ministre des Terres dans l’intérêt de ses colons. Très attaché à ses racines, à son retour, il visite ses parents au magasin général de Saint-Césaire; il ne rate jamais une occasion de revoir sa maison natale et y célèbre la messe.
En décembre 1925, Mgr Limoges le nomme curé de la cathédrale de Mont-Laurier en remplacement de l’abbé R. Cadieux, nommé à la cure de l’Annonciation. En juin 1928, accompagné de sa sœur Laurence et de son frère Louis-Honoré, associé de son père, il s’embarque à bord de l’Antonia de la Ligne Cunard pour un voyage de quatre mois à travers l’Europe. Ils séjournent plusieurs jours à Bourg Saint Andéol en Ardèche, France, où leur sœur, Mère Saint-Honoré, conseillère générale des SS. de la Présentation de Marie œuvre depuis deux ans.
De 1945 à 1961, l’abbé Neveu exerce sa cure à L’Annonciation et continue à développer le territoire de la municipalité, mais c’est à Mont-Laurier que, pendant un quart de siècle, il donna sa véritable mesure comme administrateur, prédicateur et surtout directeur spirituel des âmes.
En 1961, sa santé de plus en plus chancelante et sa vue affaiblie l’obligent à se retirer à Nominingue. Il décède le 6 février 1979 à l’âge de 94 ans, et est inhumé le 9 février au cimetière de Saint-Césaire où il repose auprès de ses frères Louis-Honoré et Albert, médecin, et de ses sœurs Laurence, commerçante, et Cérilda, mère St-Honoré.
Sources :
Chroniques de la famille Martel, Colombe Martel, 2011
Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 5 octobre 1923/18 décembre 1925
Société du patrimoine de Sainte-Brigide, photo C05,S02,SS01,D04