AUBERGE: autrefois, maison très simple, généralement à la campagne, où l’on trouvait à manger et à se loger en payant (Petit Robert).
CABARET: établissement où l’on sert des boissons (Petit Robert).
Anciennement, tout comme aujourd’hui, les débits de boisson et les auberges jouaient un rôle important dans la vie sociale. Ces lieux de rencontre étaient faciles d’accès; on pouvait y jouer au billard ou aux quilles, perdre de l’argent dans des jeux de hasard et même se battre.
C’est le dix-neuf septembre 1648 que Jacques Boisdon (nom prédestiné) reçoit le privilège d’ouvrir un commerce de pâtisserie et d’hôtellerie à Québec. Entre 1648 et 1760, la ville de Québec possède 262 établissements; soit un pour 100-130 habitants. En dehors des villes, chaque village a son auberge ou cabaret. Souvent les deux établissements sous le même toit. Ces auberges étaient mal vues par les curés. On les disait lieux de prostitution, de bagarre et d’ivrognerie. Pouvait être hôtelier-aubergiste et cabaretier un peu tout le monde, il y avait peu de professionnels.
C’était souvent une maison familiale qui faisait office d’auberge. La participation de tous les membres de la famille était requise, les repas servis étaient ceux de tous les jours. La contribution de l’épouse était importante, même si le permis était au nom du mari. Dans la colonie française, 15 % des hôteliers étaient des femmes, un peu moins à Montréal.
Beaucoup de règlements régissaient ces établissements. Entre 1663-1749, plus ou moins 34 de ces règlements furent promulgués. Ils touchaient des groupes spécifiques : soldats, travailleurs des chantiers navals… Le principal règlement précise : obligation d’une permission écrite pour tenir un cabaret. Il était aussi fait mention d’interdiction de vente d’alcool en dehors des heures permises, comme pendant les offices religieux, de s’approvisionner au marché dès son ouverture pour éviter de s’approprier les denrées avant la population (1).
Les auberges en ces temps de colonisation étaient des places recommandées par la loi. On y trouvait gîte, repas, spiritueux etc. L’aubergiste apparaît comme un homme public. En 1824, une loi dite des auberges autorisait d’ériger cinq auberges dans la seigneurie de Monnoir. Une au Grand-Bois de la Montagne, une à la rivière des Hurons, deux à Sainte-Marie-de-Monnoir, une sur le chemin de Maska, de la montagne Sainte-Thérèse à Farnham. Patrick Murray reçut le mandat d’ouvrir cette dernière à quelques arpents de la rivière du Sud-Est.(2)
À suivre.
Pierrette Rouleau.
(1) Informations trouvées dans « Musée virtuel de la Nouvelle-France ».
(2) Tiré du travail de recherche de M. Rosaire Benoit dans le cadre des festivités de la fête nationale de 1981.