Ce qui suit se passait le 14 juillet 1928, lors d’une assemblée des habitants francs-tenanciers de la paroisse de Sainte-Brigide. Les marguilliers anciens et nouveaux avaient été convoqués « pour faire renverser une résolution prise par la majorité des marguilliers du banc, dans une assemblée précédente, et par laquelle ils refusaient de signer la formule no 278 demandée par la banque pour autoriser le trésorier de la fabrique à continuer de gérer les affaires de cette dernière ». Voilà le motif de l’assemblée.
Et les minutes de cette assemblée se lisent comme suit : « Sous la présidence du Révérend J.-W. Guillet, prêtrecuré, les marguilliers ont délibéré comme suit : attendu que, d’après l’exposé de M. le Président, il y a eu, le 19 mai dernier, une assemblée régulière des marguilliers du banc; attendu qu’à cette assemblée, M. Clément Lamoureux, illettré, Joseph Lemaire, illettré,et Philias Paquet, tous trois marguilliers, inaptes à saisir le sens de la question clairement expliquée, se sont prononcés contre sans comprendre les conséquences de leurs votes; attendu que, de ce fait, il en est résulté, pour la fabrique, une situation impossible et intolérable, en raison des réclamations et des menaces des créanciers; la présente assemblée réprouve et annule la résolution de la majorité des marguilliers du banc, et statue que le Révérend J.-W. Guillet, prête-curé, continue les fonctions de secrétaire-trésorier, et est autorisé, par la présente assemblée, à transiger avec la banque les affaires de l’Oeuvre de fabrique de Ste-Brigide, suivant la formule no 278. » La proposition fut faite par M. Joseph Lemaire, secondée (sic) par M. Philias Paquet et adoptée à l’unanimité.
« Il est aussi proposé que Clément Lamoureux, marguillier comptable illettré, se rende serviable en conduisant M. le curé à la banque, ce qui fut adopté par l’assemblée entière, y compris ledit M. Cl. Lamoureux.
Fait et passé le jour et l’an que dessus, et au lieu qu’il dit est, et ont signé ceux dont les noms suivent ainsi que le président.
Signatures : Émile Bonvouloir, Joseph Lemaire (sa marque), Alphonse Goineau, Pierre Lhomme, Philias Paquet. »
Claude Neveu écrit de ce prêtre : « La nature l’avait fait trapu et doté d’un tempérament belliqueux; il portait monocle avec grâce et ses réparties étaient fines, spirituelles et malicieuses. Il sut susciter un renouvellement de la vie spirituelle dans la paroisse en y introduisant le Tiers-Ordre de saintFrançois. »
Luc Lewis. Sources : procès-verbaux de la fabrique de Sainte-Brigide et Claude Neveu. Sainte-Brigide 1846-1996. Éditions Louis Bilodeau. Août 2016.