Je suis né à Montréal, le 6 avril 1932, dans la paroisse de la Nativité, où j’ai été baptisé. J’étais le cinquième enfant d’une famille qui en comptera neuf. J’avais un an quand je suis arrivé à Ste-Brigide. Pourquoi? Et comment? Voici une tranche de l’histoire des Gagnon de Ste-Brigide. Notre père était un entrepreneur en transport; il avait trois camions, ce qui était important à l’époque. C’était la belle vie. Arrive la « crise » des années 30. Il n’y avait plus de travail; donc, plus de transport… Fier, mon père ne voulait pas être condamné à vivre du Secours direct, (aujourd’hui, on dirait le bien-être social ou le BS). En accord avec notre mère, il décide d’acheter une ferme, même si tous les deux ne connaissaient rien en agriculture. Il avait entendu dire que, sur une ferme, on peut toujours trouver de quoi manger. À ce moment-là, la famille comptait déjà cinq enfants, et un frère et une sœur de notre mère, que celle-ci élevait, vivaient avec la famille ; si on calcule bien, ça faisait neuf bouches à nourrir…
Nos parents auraient pu demeurer à Montréal, car un beau contrat venait d’être offert à mon père, il s’agissait de la construction du boulevard Taschereau, mais cette offre était accompagnée de certaines conditions que notre père, étant très honnête, ne pouvait accepter, ne voulant pas se plier à cette magouille.
À la campagne, la vie continua : la famille grossit jusqu’à neuf enfants. Moi et mes frères et sœurs, sommes allés à l’école du rang, moi jusqu’à la septième année pour poursuivre à l’École d’agriculture où j’ai reçu le diplôme. À vingt-quatre ans, je me suis marié à Pierrette Trinque, également de Ste-Brigide.
Tandis que mes frères et sœurs poursuivaient leur chemin chacun de leur côté, moi, je m’impliquais, en dehors de mon travail, dans diverses activités sociales et communautaires : secrétaire de l’U.C.C. (l’Union catholique des cultivateurs), secrétaire trésorier de la municipalité et de la Commission scolaire, cofondateur des Loisirs, directeur de la Caisse populaire, cofondateur de Club d’âge d’or et d’argent, directeur et vice-président de l’Association provinciale des inséminateurs du Québec. J’ai aidé à l’organisation de la Fête nationale, notamment en étant président du Comité durant deux ans. Finalement, je suis président de la Fabrique de la paroisse de Ste-Brigide et membre de la Société du patrimoine de Ste-Brigide.
Maurice Gagnon.
Rappel : la Société est toujours désireuse de recevoir des documents et photographies ayant une valeur patrimoniale. N’hésitez pas à communiquer avec M. Claude Neveu, 450 293-6292.
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