La petite histoire des dîmes à Sainte-Brigide en 1887.
« Par la grâce de Dieu et la faveur du Saint-Siège apostolique, évêque de Saint-Hyacinthe, etc., etc., etc.
À tous ceux qui les présentes verront, savoir faisons :
Vu qu’il nous ait demandé que, dans la paroisse de Sainte-Brigide, le revenu constitué au curé de ladite paroisse par la dîme des grains ne suffise plus pour lui donner l’honnête entretien auquel il a droit ;
Vu que, dans ladite paroisse, le mode de soutien actuel du curé ne se trouve plus réparti de manière égale et équitable ;
Vu qu’il est, sinon de la justice, du moins de la plus stricte charité chrétienne, que tous les membres de la famille paroissiale, se divisent en frères les charges aussi bien que les avantages de leur desserte religieuse ;
Vu aussi que, selon les paroles de l’Écriture, [le curé] doit vivre de l’autel, et que, de la part de tous, son travail mérite rétribution ;
Vu enfin qu’en matière de réglementation des dîmes et des oblations qui en tiennent lieu, les saints canons nous réservent exclusivement toute autorité, et qu’il nous appartient en diligence d’établir cette juste répartition de devoir ( ?) dans le soutien du curé de Sainte-Brigide ;
Vu en conséquence, après avoir invoqué le nom de Dieu, que nous avons réglé et ordonné, réglons et ordonnons ce qui suit :
- Tous les propriétaires de terres, emplacements et immeubles quelconques paieront annuellement à leur curé vingt cents par cent piastres de la valeur de leurs propriétés déterminée par l’évaluation municipale actuelle : percentile que nous réservons à nous-même et à nos successeurs de modifier par la suite si ladite évaluation municipale subit elle-même quelque changement de façon à assurer toujours au dit curé un traitement convenable et suffisant que notre présente ordonnance attribue.
- Les fermiers ou les locataires de terre paieront la moitié de la taxe imposée selon les dispositions de l’article précédent, l’autre moitié payable par le propriétaire ; en argent s’il réside dans la paroisse, en grains s’il réside à l’étranger.
- Les propriétaires, fermiers ou locataires de terre qui, aux termes des précédents articles, auraient à payer moins de deux piastres, compléteront et payeront cette somme de deux dollars.
- Les terres cultivées, possédées et exploitées par des étrangers et des absents seront soumises comme par le passé à la dîme en grains.
- Les locataires de maisons paieront deux piastres par année.
- Les personnes qui vivent isolément de rente d’argent ou de pension, de métier ou industrie quelconque paieront annuellement une piastre.
- Toutes ces redevances qui remplacent la dîme pour un temps indéterminé seront payables à Pâques, et elles obligent en conséquence comme la dîme elle-même. Se refuser à s’acquitter de cette dette d’honneur et de religion serait donc désobéir à un grave commandement de l’Église.
Cette ordonnance commencera à prendre effet à la Saint-Michel prochaine.
Sera la présente ordonnance lue au prône de la messe paroissiale de ladite paroisse de Sainte-Brigide, le premier dimanche après sa réception, et par la suite insérée in extenso dans les registres des délibérations de la Fabrique.
Donné à Saint-Hyacinthe, en notre palais épiscopal, sous notre seing et le seing de notre diocèse et le contre-seing de notre secrétaire le douzième jour de septembre de l’année mil huit cent quatre-vingt-sept. »
Signé L. Zéphirin, St-Hyacinthe. Par Monseigneur P. Z. Decelles, ptre, secrétaire.
Luc Lewis. Sources : procès-verbaux de la Fabrique de la paroisse de Sainte-Brigide. Janvier 2016.
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