Si le Rang Double, les rangs de la Rivière ouest, de la Rivière est, le 8e Rang, le rang des Irlandais et la Route 104 peuvent s’enorgueillir d’avoir une croix de chemin, le rang des Écossais, lui, n’a pas à envier le sort des autres routes de Sainte-Brigide.
Nous présentons ici les deux croix qui se sont succédé sur la propriété de Joseph-Émile Bonvouloir au 472, rang des Écossais, au lot 455 du cadastre de 1881.
La photo ci-contre, prise lors de la bénédiction en août 1938, montre une croix de bois peint en blanc fixée dans un socle de ciment. Cette croix a été fabriquée par Émile Gervais. Elle porte les instruments de la torture : on distingue deux lances, une échelle, des pinces, un marteau. À l’axe des deux parties, un cœur enflammé est entouré d’un cercle rayonnant. À son extrémité supérieure, la traditionnelle inscription « I N R I » (Jésus, le Nazaréen, roi des Juifs) affiche le motif de la mort du Christ, tel que le disaient ses accusateurs. Au pied de la croix, une niche abrite sans doute une statuette de la Vierge ou d’un autre personnage céleste. La croix, ornée d’une banderole où on peut lire « À Jésus et à sa croix » et de quelques drapeaux, s’élève sur un fond de résineux que limite une petite clôture vraisemblablement en fer. Un regard inquisiteur peut remarquer un drapeau de la papauté, deux de l’Empire britannique, un de la Croix de Malte, un du Sacré-Cœur. Remarquons les deux bouquets de glaïeuls placés de part et d’autre de la croix. Une plaque porte la mention « oct. 20 1853 », ce qui indique qu’il devait y avoir une croix à cet endroit depuis cette date.
La seconde photo montre la croix qui a remplacé celle d’Émile Gervais. Celle-ci a été construite par Hervé Martel. La croix est parée de ses plus beaux atours pour la bénédiction par Mgr Lajeunesse, vicaire apostolique, le 3 juin 1952 à 20h30 : photo en médaillon dans la seconde photo. C’est la raison pour laquelle elle est illuminée et décorée de drapeaux, dont ceux du Sacré-Cœur et de la papauté. On a installé deux prie-Dieu de part et d’autre de la croix et un bouquet de lilas embaume sa base.
Cette croix ressemble à la précédente du fait qu’elle est en bois peint en blanc, qu’elle porte les instruments de la crucifixion (lances, échelle, pince, marteau), qu’elle a un cœur flamboyant à l’intersection des deux parties cerné par un cercle, qu’elle affiche à son sommet la traditionnelle inscription « INRI ». Cependant, elle diffère de la première croix par les fleurs de lis qui terminent ses extrémités et les lumières qui jalonnent ses deux parties. Une clôture en planches de bois peint la protège.
Ces croix nourrissaient la ferveur religieuse et rassemblaient les gens des alentours pour le Mois de Marie, pendant tout le mois de mai.
Colombe Martel et Luc Lewis.
Octobre 2013.