Sainte-Brigide-d’Iberville a vu le début de son peuplement commencer en 1815. La population qui s’y était établie n’était pas homogène. D’ailleurs, le village d’alors n’avait pas l’importance qu’il a aujourd’hui. L’essentiel des activités de Sainte-Brigide se passaient dans trois secteurs différents : Murray’s Corner, le village actuel, Honoréville et Ménardville.
Murray’s Corner ne comprenait que l’Église catholique et son cimetière, un magasin général, une auberge et une douzaine de maisons. Son nom provenait de Patrick Murray, propriétaire de l’auberge. Les principales activités économiques avaient lieu au rang des Écossais, dans le secteur où passe l’actuelle autoroute 10. On y trouvait une auberge qui était aussi un relais de diligences, un magasin général, un bureau de poste, une boutique de forge, un moulin à bois, un moulin à cardes, un moulin à farine, une beurrerie, une école et une piste de course d’un mille pour les chevaux. Ce hameau, beaucoup plus important que le village, s’appelait Honoréville, et beaucoup de gens le surnommaient « Le coin ». Le nom d’Honoréville provenait d’Honoré Neveu qui était forgeron, maître de poste, cultivateur et président de la Société d’agriculture de Sainte-Brigide-de-Monnoir, ancien nom de Sainte-Brigide-d’Iberville.
Quant à Ménardville, c’était un hameau qui devait sa prospérité aux chemins de fer. Son centre se situait sur le 9e Rang de chaque côté des deux voies ferrées qui traversaient son territoire, soit de la piste cyclable jusqu’à la montée de Versailles. Outre la gare des « gros chars », il y avait une école et un bureau de poste. Il devait son nom à Pierre Ménard, cultivateur sur l’ancienne ferme de Germain Rainville ; il était aussi maître de poste. Patrick Murray, Honoré Neveu et Pierre Ménard ont tous trois été maires de Sainte-Brigide.
Sur le territoire de Sainte-Brigide, il y eut trois compagnies de chemin de fer. Le Canadien Pacifique qui, à l’époque, s’appelait le Grand Trunk, que tout le monde appelait le Grand Tronc. Il y avait une petite gare qui était située au 9e Rang du côté de la cour des silos. Il joignait Montréal aux Cantons de l’Est.
Une autre voie ferrée longeait à peu près celle du Grand Tronc, c’était celle du Stanstead and Shefford Railway qui se consacrait au transport des marchandises; son site est occupé aujourd’hui par la piste cyclable « La Montérégiade ». Elle transportait, entre autres, le charbon de tourbe qui était extrait de la tourbière de la Savane de Monnoir dans Sainte-Brigide. On dit aussi que c’était elle qui transportait une grande partie du granit de Stanstead et de Lac-Drolet qui servit à construire une grande partie des édifices de Montréal, dont l’oratoire Saint-Joseph.
Une troisième voie ferrée appartenait à la Vermont Central qui partait de Montréal et qui se dirigeait vers les États-Unis. Elle arrivait de Marieville et traversait la Côte-Double de Sainte-Angèle qui, à l’époque, était dans Sainte-Brigide, le rang Saint-François, la Rivière Ouest, où il y avait une gare; elle traversait la rivière sur un pont qui était situé à environ trois arpents au sud du chemin de la Traverse, puis le rang de la Rivière Est, le camp militaire de Farnham, qui était à l’époque dans Sainte-Brigide, pour arriver dans Farnham où était située la gare de triage de même que les bureaux de la Douane et de l’Immigration, car c’était le dernier arrêt en sol canadien avant la frontière américaine. La gare de Sainte-Brigide était située à côté du 920, rang de Rivière-Ouest et la maison servait occasionnellement d’auberge pour les rares voyageurs qui y débarquaient. La vocation principale de la gare du Vermont Central était le transport des bestiaux, du foin et des céréales. Dans le champ, entre les 920 et 950 du rang de la Rivière du Sud-Ouest, la terre était divisée en petits enclos clôturés pour y héberger les animaux avant de monter dans les wagons. Claude Neveu. Mai 2016.
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