En 1842, les colonisateurs de la rivière du Sud-Ouest ont construit une chapelle. L’évêque a décrété que sainte Brigide serait la patronne de cette paroisse. Cette dernière n’a pas de curé permanent. Elle est desservie par McGravy, un prêtre de Saint-Césaire. Une paroisse sans prêtre, passe encore, mais sans bedeau, il semble que non. Le 26 mars 1844, le notaire Joseph Tessier se transporte à Sainte-Brigide où s’est réunie une assemblée de notables, francstenanciers et chefs de famille. Y sont présents Daniel Murray, président marguillier, William Crearan, Doug Haggerthy, James Mullins, Michael McGinn, Michael Dwyer, Madame Marier, Antoine Mimeau, Timothée Rainville, Damase Gingras, Michel Bissonnet, Abraham Benjamin, Alexandre Paquette, Jean-Baptiste Frégeau, François Martel, Henry Goineau, François Balthazard,Louis Audet, Pierre Martel et BenoîtGoyette.
À l’ordre du jour de l’assemblée, on lit l’item suivant : « Choisir et nommer un bedeau et déterminer le mode et le taux des honoraires ».
L’auguste assemblée choisit Mathias Gervais pour bedeau de la paroisse de Sainte-Brigide-de-Monnoir. Ce dernier est originaire de Richelieu. Il se marie en 1848 et a une nombreuse famille.
L’assemblée du 24 mars 1848 statue que « maintenant qu’il y a un bedeau et que ses honoraires sont comme suit : que chaque habitant de la domination ci-dessus de la paroisse de Sainte-Brigide seratenu de lui payer chaque année en la demeure du bedeau trente sols anciens cours ou un quart de minot marchand au choix du dit habitant depuis le dix janvier jusqu’au premier février et en outre droit de se faire payer pour chaque enterrement de grandes personnes ou adultes, trois livres anciens cours et trente sols pour celui d’un enfant ».
Le bedeau doit accompagner le curé lors de ses visites à ses paroissiens. C’est à l’époque où tous ces déplacements se font dans une voiture tirée par un cheval.
Bedeau, Mathias Gervais estaussicrieur public, c’est-à-dire officier d’église et commissaire civil, il officie ainsi les encans.
Il forme son fils à ce métier. Ce dernier hérite de la charge de son père, qu’il remplit jusqu’en 1890.
La carrière de Mathias Gervais comme bedeau de Sainte-Brigide prend fin après vingt-trois ans de bons et fidèles services. Il meurt en poste.
Luc Lewis. Source : texte d’un article (non daté) de Rosaire Benoît provenant des Archives de la Société d’histoire de Saint-Hyacinthe. Septembre 2016.