Ce fut en 1915 que le premier Cercle de Fermières voit le jour à Chicoutimi. Deux hommes, Alphonse Desilets, agronome, et Georges Bouchard, sous-ministre de l’Agriculture, en sont les instigateurs. lls avaient remarqué l’existence, au-delà de nos frontières, en Belgique et au Canada anglais, de « clubs » de femmes, et ils pensaient que ce serait aussi une bonne chose qu’il y en avait au Québec.
Les objectifs à cette époque étaient de: 1- Revitaliser le travail agricole et la vie rurale en rompant avec l’isolement, les préjugés, la routine, l’ignorance et la servitude; 2- Revaloriser le travail domestique en offrant à la femme rurale un enseignement ménager; 3- Revaloriser la situation féminine par le droit d’intervention en ce qui concerne l’intérêt matériel, moral et culturel de la famille, de l’école et de la paroisse. La direction des Cercles de Fermières relève, au début, du ministère de l’Agriculture. Mais chaque Cercle a une grande latitude, n’ayant pas beaucoup de contact avec les autres.
Une direction locale est composée d’une présidente, d’une secrétaire, d’une vice-présidente, d’une trésorière, d’une bibliothécaire et de deux conseillères. Un rapport annuel des activités doit être envoyé au Ministère à chaque fin d’année. La cotisation est de 0,25 $. Le premier congrès a eu lieu en 1919 au Parlement de Québec. C’était la première fois que les fermières allaient se rencontrer et échanger. Un premier conseil provincial est mis sur pied. Il est décidé qu’un magazine trimestriel, La bonne Fermière, verra le jour. La contribution annuelle est fixée à 0,50 $. La devise adoptée : « Pour la terre et le foyer ».
La fondation du Cercle de Fermières de Sainte-Brigide est due à l’initiative de M. l’agronome J.-R. Saint-Amand. Ce fut le 13 février 1936 que les trente-trois dames présentes à une rencontre organisée par M. le curé Honorat Gendron et à laquelle assistait Mlle Champoux du ministère de l’Agriculture du Québec que fut formé le premier conseil : Mme Joseph Soutière, présidente, Mme Léon Dextraze, vice-présidente, Mlle Blanche Carreau, secrétaire, Mme Aurèle Rondeau, bibliothécaire, Mme Noël Landry, Mlle Irène Martel et Mlle Gertrude Benjamin, conseillères.
Chaque année, le Cercle de Fermières fait une exposition où sont exposées des pièces d’artisanat. Il sait joindre l’utile à l’agréable en organisant des voyages et en soulignant divers événements. Ces dernières années, le Cercle de Fermières a beaucoup évolué. Les Cercles locaux restent des lieux d’apprentissage et de coopération. La formation est donnée par les membres d’expérience. Les concours et expositions sont encore très populaires. Il y a beaucoup de bénévolat fait par les membres. Malheureusement, l’apport économique de ces femmes n’est reconnu nulle part ailleurs que dans leur Cercle et leur famille. Après une baisse, les années 1975 amènent une nouvelle augmentation qui verra son apogée en 1979: 853 Cercles et 75 000 membres.
Mission actuelle. Les époques se suivent, mais ne se ressemblent pas. Afin de continuer à être la plus grande association féminine de la province, les Cercles de Fermières du Québec ont dû changer, s’adapter, se moderniser. Tout cela sans jamais oublier leur origine. La mission actuelle a deux volets aussi importants l’un que l’autre : les CFQ sont un regroupement apolitique de femmes vouées à l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille ainsi qu’à la transmission du patrimoine culturel et artisanal. Le comité directeur de la Société du patrimoine de Sainte-Brigide offre ses vœux de bon anniversaire au Cercle de Fermières et à leurs membres, et longue vie à leur mouvement.
Luc Lewis. Claude Neveu. Sainte-Brigide-d’Iberville 1946 – 1996. Louise Lagarde. Histoire du Québec. Fédération des sociétés d’histoire du Québec. Mars 2016.
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