La photo représente la gare de Sainte-Brigide. Gare traditionnelle en clins de bois, avec une salle d’attente, un abri et un quai d’embarquement en madriers, près des rails. Il y avait deux voies ferrées. La toiture en croupe moyenne semble être en bardeaux de cèdre. Une grande fenêtre donnait sur le devant, au travers de laquelle on voit une autre fenêtre, tandis que la porte est sur le côté, sous l’abri. Au fond de l’abri, on voit un grand banc. Sur le côté opposé au quai, il y avait une clôture de bois. On voit deux poteaux électriques : notons que ces poteaux ne supportent aucun fil, il faut donc conclure que la photo a été prise au moment où la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville procédait à l’électrification des rangs. Ces poteaux longeaient le 9e Rang, puisque la gare était située à l’est du 9e Rang et au nord du chemin de fer. D’ailleurs, on remarque à gauche un poteau blanc portant des indications sur des planches placées en X, sur lesquelles il est écrit : RAILROAD CROSSING et PASSAGE À NIVEAU. C’était donc à cet endroit que le 9e Rang traversait le chemin de fer. À droite de la gare, un poteau carré peint en blanc en haut et en noir en bas porte une barre transversale en haut, un fil qui descend jusqu’à une petite poignée là où la peinture blanche jouxte la peinture noire. C’était un mécanisme qui fonctionnait comme suit : quand un voyageur voulait prendre le train, il actionnait la manette du bas qui faisait se dresser la barre au haut. C’était le signal qui faisait arrêter le train. Sur le toit de la gare, il y avait un panneau où était inscrit ST BRIGIDE (sic). Sur le mur de la gare, un tableau blanc portait des indications qu’on ne peut lire sur la photo, sauf le mot NOTICE. Derrière la gare, on voit des champs, un conifère, des clôtures.
C’était une gare du Canadien Pacifique. Ce train transportait les voyageurs, les marchandises et la poste. On raconte que M. Henri Delorme, père de Yves, portait ses bidons de lait à cette gare, pour être expédiés à Montréal, où le lait était distribué dans les maisons. Le train passait par Saint-Jean-sur-Richelieu, puis La Prairie, traversait le Saint-Laurent par le pont Victoria pour terminer sa course à Montréal. Il a été en fonction jusqu’aux années 1980. Quant à la gare elle-même, elle a été démolie vraisemblablement en 1955.
Luc Lewis.
Merci à Claude Neveu qui a fourni la photo et des renseignements concernant ce texte et Yves Delorme pour des renseignements.