Il y avait jadis deux communions, la première et la solennelle. Quand les enfants atteignaient l’âge de raison, ils pouvaient communier. À la suite d’une préparation soignée dispensée par les institutrices, sous la supervision du curé, les enfants pouvaient faire la première communion. Les fillettes, toutes vêtues de blanc, voile pour coiffure, et les garçonnets, endimanchés et ornés de brassards d’occasion, pouvaient se présenter à la sainte-table et recevoir l’Eucharistie. C’était une grande fête à laquelle toute la famille et la paroisse participaient.
Au début de mai, le curé, du haut de la chaire, annonçait qu’il y aurait la communion solennelle. Cette annonce déclenchait l’opération « la marche au catéchisme ». Tous les élèves de 6e année, filles et garçons, devaient se rendre à l’église pour se préparer à cet événement.
Pendant trois jours, le curé vérifiait si les enfants savaient par cœur les 508 réponses du catéchisme, s’ils maitrisaient les prières du matin et du soir, les Actes de Foi, de Charité, de Contrition, de Remerciement, et les dix commandements de Dieu et les sept de l’Église. Il fallait pouvoir aussi réciter sans faille le Credo, le Pater, l’Ave Maria, le Gloria Patri, etc.
« Marcher au catéchisme » était à l’époque pour les enfants de douze ou treize ans une étape importante de leur vie ; c’était un grand pas vers la vie adulte, c’était un acte d’initiation. Et la famille et la communauté chrétienne célébraient cet événement de façon solennelle.
Luc Lewis. Sources : Internet. Photo du groupe : Mlle Irène Bonvouloir et des communiants. Fonds Société du patrimoine de Sainte-Brigide. Photo de Mlle Rita Bonvouloir. Juin 2018.