Quelques organismes tels la fabrique de Sainte-Brigide, la Caisse populaire, l’Union des cultivateurs catholiques, l’Union des femmes rurales, la Jeunesse rurale, auxquels se joignirent les instituteurs et autres regroupements, mirent sur pied la Mutuelle scolaire. La municipalité aussi, en date du 6 mai, a encouragé la mise sur pied d’un tel organisme : « Proposé par Laurent Benoît secondé (sic) par Georges Brisson et résolu que le conseil approuve la requête telle que présentée pour la mise sur pied de la Mutuelle scolaire. » Et le 3 février 1969 : « Il a été (proposé et résolu) qu’un don de cent dollars soit fait à la Mutuelle scolaire de Ste-Brigide pour l’année mil neuf cent soixante-neuf. »
Les objectifs de cet organisme étaient définis de la façon suivante : « La Mutuelle veut aider les étudiants, ces petits, ces débutants, souvent ces oubliés, et servir d’intermédiaire entre les parents et les institutions pour faciliter la transition de l’école paroissiale à l’école supérieure », a écrit Rosaire Benoît. Cette organisation serait conçue à la façon des Caisses populaires. Il fut suggéré qu’elle pourrait se nommer Relève paroissiale.
L’histoire a retenu que le maître d’œuvre de cet organisme fut Rosaire Benoît. Ce dernier était épaulé par une équipe de bénévoles qui, tous les ans, parcouraient les rangs pour solliciter les résidents aux fins de grossir la caisse de la Mutuelle.
La Mutuelle prêtait aux étudiants de la paroisse un montant annuel de 100$ sans intérêt. Elle établissait les remboursements sur une base de 10% à même les salaires du boursier, mais aucun remboursement n’était exigé si le boursier était malade ou incapable. Enfin, la Mutuelle absorbait les prêts si le boursier entrait dans la vie religieuse. Il est évident qu’elle visait, par ricochet, à favoriser l’entrée de jeunes en religion. La Mutuelle scolaire avait été créée vers 1958.
Citons un article de la Voix de l’Est : « La paroisse de Sainte-Brigide étant une paroisse essentiellement catholique et rurale, la Mutuelle a pris pour objet d’action l’Église, la terre et le foyer de sorte à collaborer avant tout avec le prêtre et les mouvements de la vie rurale, ne fut-ce que d’approfondir à travers cette jeunesse les éléments de la vie paroissiale et le renouvellement des cadres et des institutions de la paroisse. »
« En cinq ans d’opération, soit de 1958 à 1963, la Mutuelle comptait déjà sur un capital social de 4000$ tout en ayant consenti 31 prêts soit 3100 $. Depuis 2 ans, elle capitalisa à raison de 1000 $ par année », rapportait le même article de journal.
L’évolution de la société et notamment la réforme du système d’éducation rendirent désuète l’action de la Mutuelle scolaire; les dirigeants décidèrent de mettre fin aux opérations de cette dernière, et ils transférèrent leur réserve financière au Prêt d’honneur Richelieu-Yamaska.
Ainsi la Mutuelle scolaire a vécu ce que vivent les organismes à vocation sociale, le temps que le public s’approprie cette fonction de bienfaisance.
Luc Lewis. Sources : Nouvelles de Ste-Brigide. Article du Le Richelieu, 18 juillet 1963. Article de La Voix de l’Est. Procès-verbaux de la municipalité. Photo de Mme Jacqueline Fortin. Décembre 2017.