La croyance populaire prétendait à tort que le phénomène des tornades et ouragans était réservé à nos voisins du Sud. Et pourtant, déjà en 1877, le journal Le Courrier de Saint-Hyacinthe nous donne la preuve du contraire.
« Le vendredi après-midi, 1er juin 1877, vers 15h30, une forte tempête s’est déchaînée sur les paroisses de Sainte-Marie de Monnoir, Sainte-Angèle, Sainte-Brigide, Saint-Césaire, l’Ange-Gardien et Saint-Paul d’Abbotsford.
Le vent soufflait avec une telle violence qu’un grand nombre de bâtisses furent renversées, et les débris transportés à de grandes distances. On a trouvé des pièces de bois de dix pouces de diamètre sur vingt pieds de longueur transportées à trois ou quatre arpents. Des sucreries ont été complètement fauchées; les arbres jonchaient les routes.
À Sainte-Brigide, les toits de deux granges furent emportés en morceaux. Un jeune homme, fils de Louis Viens, qui sortait de l’une de ces granges au lot 477 du rang des Écossais, eut un bras fracturé par une pièce de bois qui le frappa.
Des vieillards disent n’avoir jamais vu pareille tempête. Aussi figurez-vous les débris d’un si grand nombre de bâtisses transportés par un vent furieux à des hauteurs prodigieuses, au milieu des éclairs, des éclats de tonnerre et d’une pluie torrentielle. En un grand nombre d’endroits, les clôtures furent brisées et emportées au loin. Les dommages sont incalculables; plaise à Dieu que nous ne voyions jamais à nouveau pareille tempête!
Cette trombe de vent courut d’ouest en est sur plus de dix arpents de largeur. »
Ces braves gens ont dû se souvenir longtemps de ce qui semble bien être une tornade qui a tout détruit sur son passage…
Colombe Martel, août 2022
Sources : L’opinion publique, 7 juin 1877