Eusèbe Lemaire est né le 30 mai 1852 du mariage de Charles Lemaire, cultivateur, et d’Henriette Thouin. Il a 17 ans lorsque ses parents obtiennent une licence d’auberge qui sera renouvelée jusqu’en 1873. La famille demeure à Honoréville à ce moment-là, dans la maison qui sera le magasin général d’Honoré Neveu. Eusèbe est allé à bonne école pour faire son apprentissage du commerce et du service à la clientèle.
Le 20 septembre 1881, lorsqu’il épouse Azilda Brodeur, fille de Toussaint et Victoire Brodeur, ses parents sont aux États-Unis et n’assistent pas à son mariage. Le couple s’établit au lot 171 qu’Eusèbe vient d’acquérir moyennant la somme de 360$ payés comptant, au numéro civique 481 rue Principale, au village de Sainte-Brigide. Il y exerce son métier de boucher, voisin du magasin général de Rémi Boulais. Le commerce est florissant; en parfait homme d’affaires, Eusèbe fait crédit à ses nombreux clients et prête de l’argent; plusieurs lui sont redevables.
Sur le plan personnel, l’homme est attachant. Le 23 avril 1900, son épouse bien-aimée décède à l’âge de 39 ans. Lorsque Joseph Richer, peintre de St-Hyacinthe, peint le tableau « La Gloire du Christ » offert par le veuf – dans le choeur du côté gauche du maître-autel de l’église de Sainte-Brigide – Eusèbe remet une photo de sa chère disparue à l’artiste qui l’intègre à son oeuvre, et les traits d’Azilda sont ainsi immortalisés.
Le 3 avril 1907, il reprend épouse en la personne de Malvina Audette, fille de Jean-Baptiste et de feue Lucie Bombardier. Il décède en 1931. Son fils Lorenzo reprend le commerce de son père et les lots 172-173 qui lui appartenaient.
De sa première épouse, Eusèbe a douze enfants qui, à leur tour, ont pris conjoint, des personnes connues à Sainte-Brigide : Dorila/Laurent Galipeau, Marie-Louise/Wilfrid Dubuc, Leonidas/Alice Alix, Rose-Alma/Josaphat Boucher, Napoléon/Desneiges Blanche et Laura Boudreau, Yvonne/Médéric Goineau, Lorenzo/Irène Dussault, et Antoinette/Albert Delorme. Ses descendants peuvent être fiers de leur filiation.

Maison d’Eusèbe Lemaire à côté du magasin général de Rémi Boulais.
La maison existe encore, au 481 rue Principale, et est devenue une boulangerie pâtisserie artisanale fort sympathique sous l’enseigne « Tire-toi une bûche »